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Intégrer l’agrivoltaïsme au futur mix énergétique français

Le 21 septembre 2023, l'entreprise TSE a inauguré dans la Somme sa première « canopée agrivoltaïque » dotée d'un système d'irrigation intelligent.

Face au changement climatique, la filière agrivoltaïque se structure pour répondre aux objectifs français et européens en matière d’énergies renouvelables. Selon TSE, producteur indépendant français d’énergie solaire, les centrales solaires offrent un potentiel de production non négligeable.

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La filière agrivoltaïque est en plein essor. La preuve en est avec l’inauguration le 21 septembre 2023 du premier site agrivoltaïque doté d’un système d’irrigation intelligent à la ferme de Brouchy, dans la Somme. Pour l’occasion, l’entreprise TSE, producteur indépendant français d’énergie solaire et propriétaire du site de Brouchy, a organisé une table-ronde en présence de divers acteurs du monde agricole et de l’énergie autour du potentiel que représente l’agrivoltaïsme en France.

Développer un agrivoltaïsme vertueux

« L’agriculture est à la fois une cause, une victime, mais aussi une solution au changement climatique », a souligné Olivier Dauger, administrateur de la FNSEA et coprésident de France Agrivoltaïsme, lors de cette table-ronde. L’agriculture est souvent pointée du doigt comme un des responsables du changement climatique, mais pour Serge Zaka, agroclimatologue, le changement climatique a également un impact sur l’agriculture, à l’instar des épisodes de grêle, de gel tardif, de sécheresse ou de fortes températures.

En plus de produire de l’électricité, l’agrivoltaïsme peut constituer un système de protection des cultures en créant un microclimat favorable au développement des végétaux. C’est pourquoi la recherche se tourne de plus en plus vers des expérimentations sur le terrain afin d’objectiver les effets des panneaux solaires sur les plantes.

Dans le même temps, la loi de mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables a rebattu les cartes en donnant une définition de l’agrivoltaïsme en France qui instaure notamment la notion d’externalité positive envers l’agriculture. Selon le directeur général délégué au développement de TSE, Bertrand Drouot L’hermine, l’enjeu est de développer un agrivoltaïsme vertueux qui apporte un vrai service à l’agriculture tout en maîtrisant la hausse du foncier agricole et en intégrant les agriculteurs dans le partage de la création de valeur.

Vers une multiplication du nombre de centrales solaires

La France doit aujourd’hui faire face à une crise de capacité vis-à-vis de l’énergie. « La décarbonation implique, d’une part, une augmentation massive de la consommation d’électricité dans les quinze ans à venir (+20 à 40 % d’ici à 2035, selon RTE) et, d’autre part, le pays entre dans une phase où la disponibilité du parc nucléaire décroît », explique Bertrand Drouot L’hermine.

Pour répondre à cette crise de capacité et atteindre les objectifs de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) en cours d’élaboration, une des réponses attendues est de multiplier par quatre ou cinq le nombre d’installations solaires sur le territoire. Aujourd’hui, la France produit environ 2 GW d’électricité issue des centrales solaires. Ce chiffre pourrait donc atteindre 8 à 10 GW par an dans les années à venir.

Enfin, « en augmentant de seulement 1 % la surface de panneaux solaires en Europe, il est possible de produire jusqu’à 944 GW d’électricité renouvelable, multipliant ainsi par cinq les capacités de production actuelles », a ajouté Kadri Simson, commissaire européenne à l’Énergie, en guise de conclusion à cette table-ronde.

Dans sa course à l’énergie, l’Union européenne souhaite également impulser un mouvement dans le développement des énergies renouvelables. C’est la raison pour laquelle elle a récemment remonté ses objectifs de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 42,5 % d’ici à 2030.

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